Vous l'attendiez? Le voilà! Mais oui, enfin un article avec un peu plus d'infos à vous mettre sous la dent en attendant de réserver un créneau Skype avec nous...
Bon on espère que vous n'êtes pas accros à ce point là à nos vies mais on vous remercie quand même pour l'intérêt que vous nous portez!
Alors, un mois après, toujours heureux d'être partis?
Et bien oui, pour l'instant on n'a vraiment pas de quoi se plaindre. Nos journées sont bien chargées, ça c'est sûr, mais pour l'instant la motivation et l'énergie sont toujours là. On s'acclimate plutôt bien dans notre "village" de Kampung Sawah (que l'on vous présentera tout bientôt), notre compréhension du bahasa Indonesia s'améliore petit à petit et on commence à maitriser de mieux en mieux notre mission.
Mais vous faite quoi au juste?
Ah non, on vous a déjà expliqué les grandes lignes il y a quelques semaines (ici!), on va pas recommencer! Maintenant, on va plutôt entre dans le détail du contenu de nos journées, et surtout de celles de nos jeunes.
Chez LP4Y, l'emploi du temps est réparti en trois grandes parties: (Anglophobes s'abstenir, but we are so international...)
- WORK (50% du temps): chaque programme (celui de Coach Nathan et celui de Coach Jeanne -Dian pour les indonesiens) a une activité micro-économique où chaque jeune a une responsabilité, l'occasion pour eux de découvrir progressivement le fonctionnement d'une entreprise et de développer leur créativité, prise d'initiative et des compétences professionnelles.
- LEARN (30%): des trainings pour apprendre les bases en anglais mais aussi en informatique ou communication.
- GUIDE (20%): moment plutôt axé sur le développement personnel du jeune, sa gestion de la vie quotidienne, ses projets pour la suite et la construction de son Life Project Plan, son projet de vie en somme...
WORK, mais c'est un job en fait?
Et non, et c'est là toute la subtilité. Bien entendu notre objectif n'est pas de gagnr un maximum d'argent, d'exploiter les jeunes mais plutôt de leur donner l'opportunité d'avoir des responsabilités dans un environnement de travail pour les préparer à leur future vie professionnelle.
Chaque micro-activité est organisée par départements : ressources humaines, achats, communication, finance... Les jeunes ont ainsi une vision précise des responsabilités qui leur incombent. Du coup, ils sont assez autonomes même si, bien sûr, on les accompagne et on essaie de les challenger.
Et du coup, c'est quoi comme micro-entreprise?
Hum, normalement vous savez déjà ça... Mais bon c'est le bon moment pour vous en dire un peu plus!
Matakita c'est le programme de l'équipe de Coach Jeanne. Mataquoi? Matakita! Ça veut dire "nos yeux" en bahasa et ça tombe bien parce qu'il font des tests optiques et de la vente de lunettes. Pour cela, on a un partenariat avec Essilor, qui a tout un programme pour rendre accessible les lunettes aux 2,5 milliards de personnes qui n'y ont pas (encore) accès dans le monde.

L'équipe de Coach Jeanne va donc dans les rues et quartiers aux alentours et font du porte à porte : ils testent directement la vue des potentiels clients et en fonction du résultat, ils leur proposent des lunettes de lecture à bas prix, et pour ceux qui veulent avoir du style, ils vendent même des lunettes de soleil. D'ailleurs, si vous venez nous rendre visite, c'est une bonne idée de cadeau à rapporter en France!
Du coup tous les après-midi, 2 binômes partent en vente et les autres s'occupent des fonctions supports. Pour l'instant, ils en vendent environ 20 par mois et c'est un vrai challenge pour eux car c'est pas facile de sortir de sa zone de confort, d'aller vers les inconnus, de défendre ses produits et répondre aux objections des clients!
Pour développer un peu leur activité, ils font aussi de la couture (pour le plus grand bonheur de Jeanne), des étuis à lunettes en batik, le tissu traditionnel indonésien.
Source of Life, (SoL pour les intimes) c'est le programme de...Coach Nathan. Bah oui, l'eau c'est la vie alors autant qu'elle soit potable. Parce qu'ici c'est un vrai problème. Bien sûr, l'eau du robinet n'est pas potable, les gens utilisent aussi parfois l'eau des puits plus ou moins insalubres pour se laver, les lessives etc... Et pour boire, il faut donc acheter des gros bidons d'eau, appelés gallons (19L). Sauf que la plupart des "purificateurs" d'eau n'ont pas vraiment de notions d'hygiène et la provenance de leur eau est assez douteuse. C'est à tel point que les 3/4 des habitants de notre quartier font bouillir l'eau des gallons avant de la boire. Du coup, difficile de savoir si l'eau est vraiment potable à moins d'acheter de l'eau Danone, Aqua, mais qui est beaucoup plus chère. C'est là que l'on intervient!
Chez Source of Life, les jeunes vendent des gallons à bas prix avec une qualité garantie. On dépend directement du ministère de la santé (hé ouai 😎) et l'on effectue souvent des tests en laboratoire pour vérifier la qualité de l'eau. Dans l'entrée du centre, il y a une grosse machine qui purifie l'eau par UV et grâce à différents filtres.
Les clients viennent directement au centre avec leur gallons ou envoient un message sur Whatsapp sur le téléphone de l'équipe pour commander et les jeunes s'occupent de la livraison (1 000 Roupies soient 6 centimes d'€). Il y a même un programme de fidélité où les clients peuvent gagner de superbes gourdes Source of Life. Ce qui est bien c'est que c'est une activité très régulière car les clients ont toujours besoin d'eau, ce qui assure des livraisons quotidiennes.
Et en plus, pour avoir un impact sur la communauté et donner du sens à leur activité, les jeunes font aussi de la sensibilisation dans les écoles. Ils apprennent aux enfants les gestes basiques d'hygiène grâce à des jeux, des chansons, des marionnettes, c'est plutôt marrant d'y assister!
Et le reste du temps?
Pfiou c'est déjà pas mal non?? Il faut en garder pour les prochains articles!
Sachez que l'on est bien occupés en tout cas mais nous avons la chance d'avoir Luzia & Tiwi pour nous guider quand on en a besoin.
Le week-end dernier on a passé 4 jours à Singapour pour souffler un peu après ce premier mois de coaching, ça nous a fait du bien! Mais bon, ça aussi ça vaut peut-être la peine d'en faire un article. Oui oui encore un, ça va nous faire bosser tout ça!
Pour terminer quelques surprises de nos jeunes pendant ces dernières semaines, qui ne sont pas exhaustives mais qui illustrent un peu notre quotidien.
- Une jeune ayant fini le programme a commencé un travail dans une entreprise. Deux semaines après avoir reçu sa paie du mois, elle est venu voir Jeanne en lui demandant de piocher dans ses économies car elle avait tout dépensé. Pas habituée à recevoir autant d'argent d'un coup, elle a donné une grosse partie à sa Maman, une autre à sa tante qui était à l'hopital... resultat : à sec le 15 du mois! Du coup, Jeanne lui a demandé de faire un budget détaillé (sans oublier la catégorie savings) pour que cela ne se reproduise pas. "Tu les mettras où tes savings du mois?" "Mmmmmh dans une tirelire coach!"...
- Régulièrement on essaie de rendre visite aux familles des jeunes pour discuter avec leurs proches et savoir si tout va bien dans le foyer familial, insister sur l'importance du soutien de la famille pour que le jeune continue LP4Y et, quand on ne les connaît pas, pour aussi évaluer si le jeune a vraiment besoin de LP4Y. Cette fois-ci, Nathan va avec Tiwi (qui a le double rôle de Colloc et de Community Mobilizer) rendre visite à la famille d'un de ses jeunes. Déjà, attente pendant quasiment une heure car sa sœur était partie faire une course juste au moment de leur arrivée. La patience à l'indonésienne, un vrai sacerdoce! Il s'avère que sa soeur était enceinte... du 4ème! Son mari venait de la quitter et elle se retrouvait donc seule avec notre jeune (son frère donc) dans une situation un peu compliquée. Mais le plus drôle était au moment de partir où elle demanda à Nathan de toucher son ventre. Un peu étrange alors qu'il ne la connaissait pas une heure plus tôt, et après elle leur a expliqué que c'était pour que son enfant ait un grand nez comme lui! Eh oui, avoir un grand nez c'est trop la classe!
- Toutes les semaines, on essaie d'avoir un moment de "Individual Talk" avec chaque jeune pour échanger avec lui sur ses avancées, ses challenges ou tout simplement pour échanger en tête à tête. Cette fois-ci, une jeune de l'équipe Jeanne lui a confié "Coach Nathan ne m'aime pas..." "Pourquoi?" "il m'a demandé d'éteindre ma musique." Jeanne lui demande alors où et quand elle écoutait sa musique. "Dans la training room coach, pendant un moment de travail coach" (et oui ils mettent coach dés qu'ils peuvent!). Jeanne lui demande si c'est autorisé. "Ah bah non coach..." Bon c'est pas la crise du siècle, ça va, ils sont réconciliés depuis!
Et voilà le travail (c'est le cas de le dire héhé!). N'oubliez pas que l'on aime toujours recevoir de vos nouvelles, même si l'on peut être plus ou moins longs pour y répondre...
A très vite pour de nouvelles aventures!


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