Virée à Yogyakarta

Il y a quelques semaines, nous avons pris l'air. Ça fait du bien de temps en temps de sortir du tumulte de cette grande ville de Jakarta. Vu les distances et les embouteillages, difficile de s'aventurer en dehors de la capitale en un week-end. Du coup, on s'est décidés à partir en week-end prolongé à...Yogayakarta! (Yogya pour les intimes, Jogja pour le nostalgiques)

Vu comme ça, c'est presque pareil, mais c'est tellement différent!

Déjà, pour y aller, il faut prendre le train. Classe executive, c'est presque aussi bien que la première classe française mais avec en bonus l'impression d'être dans un frigo. Ils ne lésinent pas avec la clim ici, du coup tout le monde met un gros pull parce que c'est trop la classe!
C'est un peu long, 7h30 de train, mais ça vaut le coup! La vue est magnifique, plein de rizières, de montagnes, de maisons en tout genre. C'était l'occasion de comprendre un peu pourquoi l'île de Java est l'une des plus denses au monde. Même en rase campagne, il y a toujours plein de maisons un peu partout, c'est assez impressionnant!
Arrivés à Yogya en milieu d'après-midi, on a tout de suite pu découvrir le charme de la ville. Moins d'embouteillages, plus de verdure, pas de trop gros axes routiers ni de gros immeubles, tout a l'air plus détendu. Dans la rue de notre petit hôtel, il y avait une sorte de festival organisé avec des danses traditionnelles, des animations, des concerts. Juste en face, dans une piscine abandonnée d'un hôtel, des hippies/bobos/baba-cools indonésiens avaient installé des grosses enceintes et se déhanchaient sur de l'électro pendant que d'autres s'adonnaient au street-art. Le lendemain, dans la même piscine, ils ont organisé une compétition de pêche... Un beau résumé de l'éclectisme de Yoga!


Pour notre première journée complète, nous avons arpenté les rues de la ville, à la découverte de la vie du sultan, toujours en vie, mais qui nous laisse gentiment visiter son palais le matin. c'est grand, c'est beau, mais pas la peine de chercher de l'or et du bling-bling, ça reste sobre. Un peu plus tôt, nous étions aussi allés dans les anciens bains du sultan, où il se prélassait en alternant de piscine entre sa femme et ses maîtresses... 


Ensuite, petit saut au marché touristique/traditionnel (tout au même endroit, il faut se perdre dans le dédale des allées) puis au marché des oiseaux et des animaux, nettement moins marrant, même si, apparemment ils ont fait des efforts depuis quelques années sur le traitement de nos amies les bêtes...



On sent que cette ville est assez touristique, c'est même la première destination touristique en Indonésie, grâce aux deux temples que l'on a pu visiter le lendemain.

Ayant peu de temps pour tout visiter, on s'est dit qu'on allait visiter les deux temples dans la même journée! Fatiguant, mais ça vaut le coup! On est partis à motos à l'aube, vers 6h du matin, pour Borobudur. Aussi étonnant que cela puisse paraître, c'est peu commun de visiter la région à moto, déjà parce que les distances sont grandes, mais aussi parce que le tourisme y est tellement "intense" que tout est organisé en "tours", en bus, voitures privées, etc. Après une bonne heure et demie à se perdre dans les petites routes (on avait soigneusement évité la grosse route), nous voilà arrivés au petit matin à Borobudur, premier site touristique d'Indonésie. 


A première vue, pas grand chose, impossible de le voir de loin, le lieu d'accueil est une sorte de grand parc. C'est assez cher, surtout pour les étrangers, on paie presque 10 fois plus que les Indonésiens, ça fait mal! Comme dirait un expat de Jakarta, "On paie pour la restauration et on doit repayer pour aller visiter!".
Borobudur c'est un monument bouddhiste carré assez impressionnant, au beau milieu de nulle part, construit au VIIIème siècle, abandonné puis redécouvert seulement en 1814. Il y a plusieurs étages avec de nombreuses gravures, avec sur les derniers niveaux des "stûpas", qui donnent au lieu une atmosphère vraiment particulière, très apaisante... On est arrivés à la bonne heure, avant le flot ininterrompu de touristes qui, comme nous, essaient de prendre une photo sans avoir d'autres touristes en arrière-plan. Heureusement, un mardi matin à 7h, c'est un peu plus facile que d'habitude. Pour finir, nous n'avons pas échappé aux traditionnels étudiants indonésiens voulant améliorer leur anglais en discutant avec nous. C'est très sérieux, leur école les a envoyés une semaine pour discuter avec tous les étrangers qui visitent Borobudur. Sympa comme classe verte, non? On a réussi à s'en sortir finalement, même si on a failli se perdre dans le marché de souvenirs, passage/labyrinthe obligé pour sortir du site.



On a repris la moto pour aller à Prambanan à travers champs, rivières et villages. C'est vraiment beau, mais c'est vraiment chaud la moto! Pour faire des petites pauses on avait vu qu'il y avait des petits marchés sur la route, mais malheureusement ils étaient tous fermés ou presque. Prambanan c'est une autre ambiance, hindou cette fois-ci, avec de sortes de grandes tours, temples dédiés au divinités hindous. Comme à Borobudur, tout autour du site, des milliers de blocs de pierres sont encore entassées, en attente de restauration... Au nord du site, un temple bouddhiste quasiment en ruine est complètement vide de touristes, ça fait du bien!


Retour un peu plus chaotique dans la circulation de Yogyakarta, mais on ne regrette pas du tout d'avoir fait tous ces trajets à moto, ça permet de profiter à fond des beaux paysages et d'être un peu plus flexibles sur les horaires.

On est rentrés bien claqués de cette grosse journée avec en gros 5h de moto, mais heureusement on a pu bien se reposer le lendemain dans le train du retour, qui cette fois-ci était un peu moins froid!
Heureusement parce que même avec trois jours de boulot, on a quand même réussi à terminer la semaine un peu fatigués! Ah la jeunesse....

Et à nouveau, pour ceux qui aiment voyager à distance, après la visite de notre village de Kampung Sawah (à retrouver ici), voici la visite de notre chez-nous, à la fois lieu de travail et lieu de vie! En route pour la visite avec Guide Jeannou!




Du lien, du lien du lien...c'est la fin!

Le lien, c'est notre boulot! On crée du lien avec les jeunes, entre les jeunes, avec les entreprises, entre les entreprises et les je...